Escapade cycliste à Sorel-Tracy
Quelque 65 km le long du Richelieu et du fleuve Saint-Laurent, entrecoupés de conversations et de photos !
Article publié originalement le 30 août 2021.
L’itinéraire de la journée, environ 65 km en partance de Sorel-Tracy.
Ma dulcinée et moi avons touché terre à Sorel-Tracy après une courte et agréable traversée du fleuve à partir de St-Ignace-de-Loyola.
Notre itinéraire de la journée (voir le lien Google Maps) est un mélange des différentes propositions cyclables offertes par le Tourisme de la région Sorel-Tracy, soit celui de la Richelieu et celui des Cours d’eau et charmes ruraux.
De l’agglomération de 35 000 habitants, il ne nous faudra que quelques coups de pédale pour joindre la paisible nature de la piste cyclable La Sauvagine. Débutant au centre-ville, le sentier asphalté et très roulant est construit sur une ancienne voie ferrée et fait partie de la Route verte depuis 2012.
La piste file en ligne droite vers l’est pour une douzaine de kilomètres. Les arbres l’enserrent de chaque côté et rafraîchissent les nombreux cyclistes, marcheurs et patineurs qui l’empruntent. Une douceur que nous accueillons avec joie au début de cette journée caniculaire !
Décorer l’arbre comme les Allemands
Nous revenons ensuite au point de départ officiel de la piste La Sauvagine : la Maison des Gouverneurs. Celle-ci est construite en 1781 et sert d’abord à loger des mercenaires allemands venus porter renfort aux Britanniques lors de la guerre d’indépendance américaine.
À Noël de la même année, l’épouse du major-général allemand transpose ici la tradition médiévale germanique en dressant le premier sapin de Noël du Canada, voire de l’Amérique du Nord. Derrière la maison, une sculpture métallique représentant un sapin rappelle aujourd’hui cette époque.
Après la guerre d’indépendance et le départ des Allemands, la maison sert de résidence d’été aux gouverneurs et de lieux de repos pour les dignitaires qui voyagent entre Montréal et Québec. À partir de 1860, la maison passe entre les mains de quelques propriétaires privés, jusqu’à son achat par la ville de Sorel en 1921. Elle est déclarée lieu historique national du Canada et immeuble patrimonial en 1957.
Aujourd’hui, les quatre chambres à coucher du bâtiment ont été ouvertes en de grandes pièces qui accueillent des expositions ainsi que bureau d'information touristique de la région de Sorel-Tracy.
La maison des gouverneurs de Sorel-Tracy.
L’arbre métallique rappelle les premiers occupants allemands.
À l’extérieur de la maison se trouve un petit parc d’où l’on peut admirer la rivière Richelieu. On peut aussi écouter cinq capsules historiques de quelques minutes et contempler une exposition de photographies qui change à chaque année.
Le centre touristique est aussi une halte pour les cyclistes. On trouve de l’eau et des toilettes à l’intérieur, et une borde de réparation pour vélo au dehors. Il est aussi possible d’y pique-niquer.
Un balado historique en quelques étapes est disponible près de la maison.
Une belle exposition de photos est présentement installée tout autour de la maison.
O Sole Mio
Après notre visite de la Maison, nous embarquons direction sud sur le chemin des Patriotes jusqu’au Camping Marina Bellerive. L’établissement sur le bord du Richelieu remonte au début des années 1960. Il compte maintenant pas moins de 300 sites de camping et une marina qui peut accueillir une centaine d’embarcations. Nous nous arrêtons au restaurant avec vue sur la rivière, où je reste dans la thématique nautique en commandant un filet de sole !
Ferme St-Ours
À peine quelques kilomètres plus loin, nous faisons la rencontre de Nathalie Desrosiers, derrière le comptoir de la boutique à la Ferme St-Ours, qui est ouvert à tous les jours. Notre conversation s’étire en passant par toute une panoplie de sujets. La ferme est la plus importante productrice d’oeufs biologiques au Canada, avec plus de 120 000 pondeuses seulement à l’endroit où je me suis arrêté. Celles-ci sont en liberté et pondent pendant une année, une éternité en comparaison à la durée de vie de 35 jours des « poulets à chair ».
Nathalie travaille avec les poules et ramassent des oeufs depuis sa jeunesse. J’apprends que les poulets des rôtisseries sont abattus à un poids d’à peine à 5 ou 6 livres alors qu’ils peuvent atteindre jusqu’à 14 livres si on les laissait vivre plus longtemps. Mais ces poids de dinde seraient trop gros dans des assiettes de quart ou demi-poulet. Et il est plus compliqué de couper une grosse cuisse en deux pour faire un repas « huitième de poulet ».
La ferme comprend aussi une érablière, et Nathalie nous fait aussi goûter à ses délicieux beignes à l’érable en forme de fleur. « Des beignes, j’en ai des tonnes de copies ! » rigole celle qui en cuisine plusieurs fois par semaine à la main. On reconnaît dans leur forme un poinsettia durant le temps des fêtes, ou plus communément un tournesol.
La ferme St-Ours est également reconnue pour ses immenses champs de l’énorme fleur jaune, d’où est tirée de l’huile, et où se donnent rendez-vous vers la mi-août des centaines de touristes avides de photos colorées et champêtres. Nous reprenons la route avec plusieurs produits dans nos sacs.
En compagnie de Nathalie Desrosiers, devant la Ferme St-Ours.
Les beignes floraux de Nathalie.
Le traversier Larivière
À St-Ours, nous empruntons la très courte traverse d’environ 300 mètres vers Saint-Roch-de-Richelieu. Le propriétaire, Martin Larivière (ça ne s’invente pas !), nous explique que sa famille fait traverser les gens depuis 5 générations. Ce sont ses arrières-grands-parents qui, plus de 100 ans auparavant, ont les premiers établi le poste de passage ici.
Le bateau est à moteur mais est guidée par une corde attachée aux deux rives. Martin doit ainsi toujours garder l’oeil ouvert pour les plaisanciers qui arriveraient trop rapidement et trop près du bateau.
Une exposition à la Maison de la culture de Saint-Roch-de-Richelieu a été montée il y a quelques années grâce à toutes les images d’archives et souvenirs de Martin et de sa famille.
Le retour
Après une crème glacée et une barbotine à la Cantine St-Roch, nous joignons le large et soyeux accotement de la route 132 pour descendre le fleuve en direction de Sorel-Tracy. Après un petit arrêt au Parc régional des Grèves, nous prenons la route 223, à nouveau le long du Richelieu et où nous croisons quelques autres cyclistes, pour retourner prendre le traversier vers notre point de départ. Pour terminer cette journée, le ciel se colore d’un magnifique orange qui scintille sur les coques rouges des cargos sur la voie maritime du Saint-Laurent.
La route 132 devant l’île Saint-Ours à Contrecoeur.
La route 223 le long du Richelieu est populaire chez les cyclistes.
Sous les hauts arbres du Parc régional des grèves.
Fin de journée sur le Saint-Laurent, devant Sorel-Tracy.
Ce billet a été commandité par Tourisme Région Sorel-Tracy.
Ça roule pas mal mieux une fois bien équipé !